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MAESTRO
de Hrafnhildur HAGALIN
Avec Sarah Biasini, Jean-Pierre Bouvier et Thomas Joussier
Festival d'Avignon 2008
Théâtre du Chêne Noir, du 5 au 27 juillet 2008
Le Maître à penser
Quelque part dans une ville d’Europe du Nord, vivent Anna et Paul.
Tous deux sont guitaristes, tous deux ont été les élèves d’un Maestro internationalement célèbre. Lorsque ce dernier débarque dans leur vie, c’est toute leur intimité qui en est bouleversée. Peu à peu, nous comprenons que les liens entre Anna et le Maestro sont devenus des entraves qui vont pervertir la vie du couple.
La musique qui, tout au long de la pièce, est synonyme de rêve, d’épanouissement, de grandeur, mais aussi d’envie, de conflit et de douleur, va servir de révélateur des sentiments profonds de ces trois personnages.
Note d’intention :
Rares sont les pièces qui témoignent avec émotion et réalisme des liens intenses qui unissent l’élève au maître.
Dans tout apprentissage artistique, le sentiment de dépendance et d’appartenance à une ‘‘école’’, un courant de pensée, une méthode, peut limiter le développement de l’artiste s’il ne devient pas un sujet d’attention. Ici, c’est ce lien profond entre Anna et le Maestro qui nous est révélé au fur et à mesure. Dans l’intimité de ce couple, le charisme Faustien du Maestro va décupler l’intensité des relations. Entre amour et haine, envie et rejet, les contrastes sont forts et impliquent un jeu physique, concentré dans ce salon isolé du monde par un grand voilage blanc, écran des pensées intimes d’Anna.
Quant à Sarah Biasini, Nommée Molière de la révélation 2008 dans ‘L’antichambre’, elle apporte à Anna son énergie violente et désarmante.
Christophe Lidon.
Jean-Pierre Bouvier, Prix Gérard Philipe et ancien pensionnaire de la Comédie Française, prête sa dangereuse séduction à ce Maestro manipulateur et perdu.
Thomas Joussier, Nommé Molière de la révélation et meilleur adaptation 2002 dans ‘Visites à Mister Green’, donne à Paul tout le relief nécessaire à son double jeu.
Gilles Costaz - Les Echos - lundi 21 juillet 2008
"Saluons "le Maestro" de l'islandaise Hrafnhildur Hagalin, où Christophe Lidon a réuni Sarah Biasini, Jean-Pierre Bouvier et Thomas Joussier.
"Le Maestro" est un affrontement entre musiciens. Un jeune couple de guitaristes voit arriver leur grand maître, celui qui les a formés et qui vient séduire à nouveau la jeune femme. Et ce gourou joue plusieurs jeux à la fois, en manipulateur-né.
Le spectacle convainc par l'habileté de la mise en scène, qui s'attache aux sentiments voilés de chacun. Thomas Joussier s'affirme dans la discrétion. Le duo entre Sarah Biasini et Jean-Pierre Bouvier est éclatant et souterrain : la première parcourt une riche gamme d'émotions, dessinant avec sûreté la faiblesse et la force d'un être tout en sensibilité; le second s'empare avec une superbe rouerie de l'ambiguité de ce roi de l'abus de confiance. Ce moment, conçu par un scénariste virtuose, est un délectable concert d'âmes en eaux troubles. (Chêne noir, 15 heures)."
