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Le diable rouge

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Le diable rouge

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Tom Novembre
Roland Marchisio

LES POISSONS NE MEURENT PAS D'APNEE - de Emmanuel ROBERT-ESPALIEU

Avec Tom Novembre et Roland Marchisio
Théâtre Marigny - Salle Popesco                                         

Mon parcours de metteur en scène a régulièrement croisé de nouvelles écritures, de jeunes auteurs, des découvertes, pépites rares et excitantes, à dénicher, mettre en valeur, polir et faire entendre. Ici, c'est, comme il se doit, au fond de l'eau que la parole s'est embusquée. Le filon est tout nouveau et prometteur.


Ce capteur d'images qu'est Emmanuel Robert-Espalieu - il est aussi photographe - a enfin ouvert à la page blanche sa chambre noire remplie d'histoires et de contes, multiples et inattendus. Il est gourmand - tous les univers l'intéressent - et ici, sur ce bord de piscine bleuté, deux hommes se rencontrent et peut-être s'affrontent.


Avec humour et dérision, ils refont le monde, leur monde, peuplé de requins et d'épinoches d'eau douce, comme autant de caractères. Toujours surprenants, maniant le verbe et la métaphore, ils nous entraînent avec eux dans leurs délires aquatiques.

Deux hommes dans une piscine municipale, deux poissons dans un bocal, similaires en tout point à un détail près: la couleur de leur bonnet respectif.

L’un porte un bonnet bleu, l’autre un bonnet rouge.

Pas la même couleur de bonnet, donc pas les mêmes idées, donc étrangers l’un pour l’autre, donc ennemis…?

Tom Novembre prête son charme onctueux et sa belle personnalité à cet homme au bonnet rouge, tandis que Roland Marchisio, l'homme au bonnet bleu, semble comme un poisson dans l'eau dans cet univers fantaisiste.


De quoi animer de reflets d'argent les murs du théâtre, comme autant de chants de sirènes au rire contagieux…


Christophe Lidon

Emmanuel Robert-Espalieu

Emmanuel Robert-Espalieu

Roland Marchisio

Tom Novembre

La critique de Pariscope

Ça, c'est un titre ! Nager dans une piscine est difficile. Il faut se frayer un chemin dans les lignes, tenter de faire un mouvement de brasse sans se prendre un coup de coude ou de pied. On finit usé d'avoir eu à lutter pour juste faire un aller-retour tranquillement. L'homme n'est pas un poisson dans l'eau mais un requin. Vêtu d'un maillot de bain et d'un bonnet bleu, il arrive, ne désirant qu'une chose, nager, pour la forme, pour se détendre, pour oublier… Les raisons sont variées. Un homme, vêtu d'un maillot et d'un bonnet rouge, lui adresse la parole. C'est l'ancien, celui qui nage ici depuis longtemps. Il va devenir le pire cauchemar de l'autre. Car, derrière son discours doucereux se cache une déclaration de guerre, celle des bonnets rouges contre les bonnets bleus. Pour sa première pièce, Emmanuel Robert-Espalieu dresse un portrait très réussi et fort drôle de la bêtise des hommes. Il va assez loin dans son propos. Délirant sur un mode burlesque, il se sert de métaphores, de paraboles.

Christophe Lidon, brillant comme souvent, a mis en scène ce texte avec une inventivité qui nous fait plonger dans les eaux troubles des rapports humains. Sa scénographie, s'appuyant sur le décor de Sophie Jacob, les lumières de Marie-Hélène Pignon, les sons de Michel Winogradoff, la musique des Beach-Boys, est superbe. Il ne manque plus que l'odeur du chlore !

Pour jouer ce texte, il fallait deux orfèvres. Tom Novembre, dans le rôle du bonnet rouge, est parfait, jouant sur le registre du bon gars qui ne veut que du bien. Dans le rôle du bonnet bleu, Roland Marchisio, un comédien dont le talent ne cesse de nous réjouir, se promène dans les moindres détails de l'homme qui doute, s'étonne, se perd et se rebelle. Et s'il faut choisir un camp, je choisis le bonnet bleu !

Marie-Céline Nivière

La critique de froggy'sdelight.com


Si pour Serge Gainsbourg Dieu était un fumeur de havanes, pour Emmanuel Robert-Espalieu Dieu est un maître nageur qui surveille d'un œil goguenard tout son petit monde qui clapote et patauge dans le grand bain de la vie.


Avec un humour peaufiné, une plume burlesque et un don certain pour les dialogues quasi surréalistes - les diablogues de Roland Dubillard ne sont pas bien loin - il met en scène, et aux prises, deux beaux spécimen humains dans une joyeuse, ébouriffante et habile métaphore piscicole.


A la piscine municipale, tout le monde est en tenue de bain mais le bonnet est obligatoire et quand un bonnet rouge rencontre un bonnet bleu il y a de la friture sur la ligne. L'un, requin d'eau douce, bénéficiant de l'antériorité sur le plongeoir, se veut le prédateur du bassin et régulateur des lignes; l'autre, le nouveau venu est vite catalogué comme perche du Nil, espèce fort comestible mais également fort invasive.


Et comme "Les poissons ne meurent pas d'apnée", la confrontation est savoureuse et débouche autant sur des abimes métaphysiques que sur une analyse socio-politique particulièrement édifiante.


Sur la scène transformée en piscine, dans un amusant décor qui pourrait ressembler à l'antichambre d'un Paradis "aquatique", car l'auteur aime bien les vraies fausses pistes, à moins qu'il ne s'agisse de l'inverse, Christophe Lidon signe une mise en scène nette, précise et sans bavure qui enchante, soutenue par un duo de comédiens émérites.


Tom Novembre et Roland Marchisio, qui prouvent, si besoin était, leur talent même dans le presque plus simple appareil, dans un exercice qui relève du cas d'école - un slip, un bonnet et une serviette - sont excellentissimes. Désopilants, tour à tour détestables et attachants, ils sont tout simplement irrésistibles.


Alors ne résistez pas car tout est bon dans le poisson !

MM


  

Sur le site "culturesanscensure"

Il est assez difficile de relater cette pièce absurde entre histoires de couleur et de chlore.. Elle ne se décrit pas, elle se voit. Une pièce ovni en quelque sorte et son metteur en scène ne s’en cache pas.


Interview de Tom Novembre, Roland Marchisio et Christophe Lidon


http://culturesanscensure.over-blog.com/article-24165412.html

Paris Match du 9 au 15 octobre 2008