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La colere du tigre

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Mardi 30 septembre
« La Tempête », de William Shakespeare (critique), C.A.D.O. / Théâtre d’Orléans

Bienvenue à bord !

Par Aurélie Plaut

Les Trois Coups.com

Pour sa dernière création, Christophe Lidon s’attaque à « la Tempête », ultime opus de William Shakespeare. Son parti pris résolument moderne embarque le public pour une croisière qui tient ses promesses : féerie, complots, coup de foudre sont au rendez-vous jusqu’au « happy end ». Une œuvre majeure du répertoire anglais interprétée par de talentueux comédiens.


Bienvenue moussaillons à bord de la salle Pierre-Aimé Touchard du Théâtre d’Orléans ! La durée du voyage est de une heure quarante-huit minutes ! Une voix anglaise tout droit sortie d’un haut-parleur s’élève. Parmi le public, la troupe des marins « débarque », paniquée. Ils interpellent leur capitaine, vêtu d’une marinière à la Jean-Paul Gaultier. Son look est proche de celui des Village People. Le ton est donné : ce Shakespeare-là promet quelques surprises derrière le rideau rouge encore fermé.


Tout d’abord, l’intrigue : Prospero (Alain Pralon), duc de Milan, est victime d’une conspiration orchestrée par son frère Antonio (Jean-Marie Lardy). Il se retrouve avec sa fille Miranda (Sarah Biasini) prisonnier sur une île déserte où il vit entouré de deux « esclaves » : Ariel (Maxime d'Aboville), l’esprit des airs, et Caliban (Dominique Pinon), descendant maléfique d’une sorcière. Une nuit, Prospero le magicien déclenche une tempête qui fait échouer le vaisseau de ses ennemis : Alonso (Joël Demarty), roi de Naples, et son fils Ferdinand (Adrien Melin), Sébastien (Jacques Fontanel), Antonio, l’usurpateur du duché milanais, et deux serviteurs, Trinculo (Denis Berner) et Stephano (Joël Demarty encore). Se déroule alors sous nos yeux une course contre le temps : vingt-quatre heures pour tout résoudre et retrouver sa place légitime.

Dernière œuvre dramatique de Shakespeare écrite en 1611-1612 alors qu’il s’est retiré à Straford, la Tempête est un véritable testament. Bien différente des autres tragi-comédies, elle se rapproche des tragédies françaises du xviie siècle, par le respect de la règle des trois unités notamment. Témoin d’une époque, celle de la Renaissance, l’auteur y aborde toutes les grandes questions humanistes (le discours de Prospero sur Caliban le « sauvage » est de ce point de vue sans équivoque) et fait de Prospero une métaphore du dramaturge.


Qu’on imagine difficile la tâche qui consiste à faire du neuf avec du vieux ! Pourtant Christophe Lidon tire son épingle du jeu. Les choix scénographiques ne sont certes pas originaux – le dépouillement, on en conviendra, a plutôt le vent en poupe – mais ils opèrent. Une estrade ronde, d’un blanc immaculé, représente l’île déserte et son climat hostile. Elle flotte sur un espace scénique-océan. Une lune pleine veille sur les personnages. Enfin, le mur de la grotte de Prospero se mue en falaise par le truchement d’un mécanisme de rail placé autour de l’estrade. Bref, ces petits riens suffisent à rendre l’atmosphère magique. Les effets de lumière de Marie-Hélène Pinon, quant à eux, sont superbes : les éclairs se déchaînent, figurant ainsi la colère d’un Prospero capable de maîtriser les éléments. Plus tard, une lueur jaune, sorte de feu follet ou d’aurore boréale, indique au public l’imminence de l’intervention d’Ariel, cet être cabotin à la tenue « glitter ». Au fil du spectacle, on se surprend à chercher les références cinématographiques convoquées par la scénographie. Alors, lorsque deux « monstres » aux doigts crochus et au visage difforme entrent en scène, on comprend soudainement que l’ombre de George Lucas plane sur le plateau : les costumes, les vidéos suggérant le voyage dans l’espace, le bâton de Prospero sorte d’ersatz de sabre laser, tout rappelle l’univers de Star Wars de manière subtile et efficace. La mise en scène de Christophe Lidon nous transporte dans un autre espace-temps où règne un exotisme tour à tour archaïque et futuriste.


Des comédiens « force 10 »

Le décor lunaire favorise la mise en valeur du jeu des comédiens. La distribution est d’une grande qualité. Le couple Miranda (Sarah Biasini)-Ferdinand (Adrien Melin) agit à merveille. La réaction de l’une et de l’autre à l’instant « magique » (au sens propre et figuré ici) de leur rencontre est émouvante. Les corps s’entrelacent, les regards pétillent : oui, l’amour est bien là. Second duo, tempétueux cette fois : celui des serviteurs de Prospero. Maxime d’Aboville (Ariel) est éblouissant. Son physique androgyne lui permet de virevolter, de tournoyer, de traverser le plateau comme le ferait un petit fantôme de cartoon. D’une énergie folle, ce jeune comédien rayonne. C’est lui la révélation de ce spectacle ! Dominique Pinon est aussi fort juste dans le rôle du monstrueux Caliban. Sa voix rauque, ses soubresauts, son costume à écailles noires, son manteau en peau de bête, ne sont pas sans évoquer Gollum, la créature répugnante de J.R.R. Tolkien. Et lorsqu’il s’associe aux truculents Joël Demarty et Denis Berner (Stephano et Trinculo), le comique est au rendez-vous. Bien sûr, Alain Pralon participe de cette fougue déployée tout au long du spectacle. Son personnage passe ainsi de la douceur à la fureur avec aisance. Dommage seulement qu’il faille tendre l’oreille (même quand on est placé au quatrième rang…) pour entendre son texte… Hormis ce bémol, il aisé de se laisser voguer et de profiter du voyage.


Aurélie Plaut

© DR

La pièce met en scène Prospero, duc de Milan, chassé de ses états par son frère Antonio.Avec sa fille Miranda, il a abordé dans une île mystérieuse où il est devenu une sorte de magicien illusionniste. Il y a asservi le monstre Caliban qui avait tenté de lui ravir sa fille, et a fait d'Ariel, gracieux lutin ailé, génie de l'île, son ami.


Obéissant à Prospero, Ariel déchaîne une tempête qui jette sur les rivages de l'île Ferdinand, le fils d'Antonio, avec un groupe de naufragés dont le Roi de Naples Alonso et son frère Sébastien. Des actes gratuits, des complots politiques vont se tramer puis échouer. Fernando et Miranda vont s'aimer, le jeune homme va surmonter les épreuves auxquelles le soumet Prospero qui finira par renoncer à sa vengeance et à ses pouvoirs de mage.


Il y a lieu de remarquer encore que c'est à partir d'un immense bric à brac de faits divers et de fables romanesques que Shakespeare a fait cette pièce, ordonnant en un tout harmonieux le potentiel dramatique qu'il pouvait en extraire.


La mise en scène de Christophe Lidon, qui est aussi le remarquable adaptateur du texte, réussit ce tour de force de mettre en valeur tous les aspects de cette tragi-comédie féerique à partir d'une direction d'acteurs exemplaire.


Après la scène initiale de la tempête qui fait évoluer les acteurs en costumes du XVIème siècle dans la salle, le rideau se lève sur la grotte de Prospero, plateau circulaire tournant avec mur écran en forme de rocher sur lequel les images vidéo vont jouer de temps à autre, leur rôle magique (décor de Catherine Bluwal).


Alain Pralon, de la Comédie Française, incarne un Prospero enchanteur et devin qui impose la logique du surnaturel avec une sérénité olympienne. Sarah Biasini (Miranda)se comporte comme une ingénue timide puis audacieuse. Dominique Pinon, en Caliban aborigène hideux, se traîne comme un monstre de foire rongé par un sentiment d'infériorité. Les deux bouffons qu'il accueille, Trinculo et Stefano, créent une atmosphère insolite de commedia dell'arte. L'invisible Ariel, dans un esprit de gratuité et de jeu, adopte un comportement d'enfant espiègle et cruel. Quant aux princes et seigneurs, ils ont tous quelque chose de hautain et d'inquiétant qui irradie une étrange poésie, en particulier lorsqu'ils défilent dans la dernière scène, dans une parabole d'aveugles.


On ne ressent aucun moment d'ennui pendant ce spectacle, création du CADO d'Orléans, qui dure deux heures et participe du plaisir du théâtre.
L'accueil enthousiaste du public du Toursky récompense chaleureusement cette troupe brillante qui sert à merveille ce chef d'œuvre du répertoire anglais.


Philippe Oualid

http://www.arts-spectacles.com/La-Tempete-de-Shakespeare-Theatre-Toursky-Marseille-les-28-et-29-Novembre-2014-Par-Philippe-Oualid_a10306.html

La Tempête de Shakespeare, Théâtre Toursky, Marseille, les 28 et 29 Novembre 2014. Par Philippe Oualid

Dans cette comédie-féerie qui peut être considérée comme l'adieu de Shakespeare au théâtre, et qu'on s'accorde à désigner, avec Hamlet, comme un sommet de l'esprit humain, le poète s'abandonne sans contrainte au jeu de son imagination, repoussant toute subordination au monde réel.

LA TEMPETE

de William SHAKESPEARE

Avec Sarah Biasini, Maxime d'Aboville, Denis Berner, Joel Demarty, Jacques Fontanel, Jean-Loup Horwitz, Jean-Marie Lardy, Adrien Melin, Dominique Pinon, Alain Pralon


Création CADO d'Orléans

septembre 2014

Dernière pièce de Shakespeare, "la Tempête" s'articule autour du thème du pouvoir et de la liberté. Un navire portant à son bord le roi de Naples, son fils et le duc de Milan, affronte une tempête. Les rôles s'inversent alors. Le roi et sa suite seront obligés de se soumettre à la loi du maître d'équipage chargé par le capitaine de diriger les manoeuvres, mais le capitaine n'est pas celui que l'on croit. Tous devront céder face aux éléments et le naufrage est inévitable. Vanité du pouvoir en ce bas-monde !

"Cette pièce mythique signe le retour à la scène du grand acteur Alain Pralon. Il est entouré d'une troupe talentueuse, composée notamment de Sarah Biasini et de Dominique Pinon. Dans cette oeuvre à la fois dramatique et burlesque, Shakespeare fait un grand usage du merveilleux et les théâtres deviennent des navires qui fendent les rêves et nous emportent dans des univers emplis d'histoires et d'émotions."

                                                            Télérama

https://vimeo.com/171811681

Studio CinéWatt -  « extrait du spectacle »