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LA LEGENDE D'UNE VIE - de Stefan ZWEIG

Avec Natalie Dessay, Macha Méril, Gaël Giraudeau, Bernard Alane, Valentine Galey


CADO - tournée à partir du 18 novembre 2017

Création CADO

LA LEGENDE D'UNE VIE - de Stefan ZWEIG

Avec Natalie Dessay, Macha Méril, Gaël Giraudeau, Bernard Alane, Valentine Galey


Théâtre du Montparnasse

Après «Lettre d’une inconnue», quel plaisir de retravailler sur une œuvre de Stefan Zweig ! J’ai retrouvé ici l’ambiance incroyablement intense et redoutable d’une famille digne de Faulkner, les obsessions de Treplev dans «La Mouette» de Tchekhov et la puissance d’un Thomas Bernhard…

Les thèmes que brasse «La légende d’une vie», nombreux et passionnants, font de cette pièce l’écho fidèle de ce «monde d’hier» au déclin duquel Zweig ne voulut pas survivre: l’incidence des clivages sociaux et du culte du secret, la genèse des drames familiaux, la constitution de l’identité (comment construire sa propre identité face à un si lourd héritage ?), le glissement de la vérité déformée vers le mensonge affirmé, et, bien sûr, le thème central de l’héritage spirituel: Peut-on réécrire la vie de l’autre jusqu’à construire une légende ?

Voilà de quoi réunir autour de moi une équipe d’acteurs vibrants et profonds, offrir à Natalie Dessay l’opportunité de porter haut la grandeur artistique de Leonor, à Macha Meril d’être l’étrangère sincère et blessée, la Maria du passé qui détient la vérité, et permettre à Gaël Giraudeau de défendre la légitimité d’exister en tant que fils et artiste.

Ce bijou de psychologie, élégant et profond, vous captivera, comme un parfum concentré de l’œuvre de Stefan Zweig.

Christophe LIDON - metteur en scène

Le théâtre de Stefan Zweig constitue une partie importante et souvent ignorée de son œuvre.« Légende d’une vie », créée en janvier 1919, en est un élément essentiel, que Zweig définit comme un « drame moral et contemporain », « le combat du fils contre la figure légendaire et faussée du père défunt qui l’opprime moralement et qu’il commence à aimer après avoir arraché le masque héroïque modelé par la famille et reconnu l’homme coupable et humain en lui » (lettre à son ami Romain Rolland).

Ce chef-d'oeuvre nous amène au cœur de l’affrontement entre deux femmes qui ont partagé la vie du grand homme, le poète Franck : Sa veuve, Leonor, autoritaire et intransigeante gardienne de l’œuvre poétique de son époux, et son premier amour, Maria, l’étrangère, la paria, dont le retour inopiné vient brouiller l’image idéalisée du Maître.

Michael STAMPE - adaptateur

"Profession-spectacles" : "La légende d'une vie", texte du spectacle édité par Dacres (2018)

https://www.profession-spectacle.com/legende-dune-vie-de-stefan-zweig-cap-au-pere/

  

La Légende d'une vie ou l'amour sacrifié à un mythe

Publié par Olivier Fregaville-Gratian d'Amore.


Au théâtre Montparnasse, Christophe Lidon adapte La Légende d’une vie de Stefan Zweig.


Réunissant sur un même plateau, la comédienne Macha Méril et l’ex-cantatrice Natalie Dessay, Christophe Lidon fait des étincelles. Avec délicatesse et finesse, il s’empare d’une des pièces, très rarement montée en France, de Stefan Zweig et offre à ses deux immenses artistes des rôles en or de femmes renonçant à tout pour l’homme magnifié, tant aimé. Un moment de théâtre intense et saisissant.

Vienne, 1919. La maison du célèbre poète Karl Franck, mort depuis longtemps, se réveille d’une longue torpeur. Véritable villa musée entièrement dédiée à la gloire du grand homme, le lieu à la magnifique décoration art déco s’apprête à rouvrir ses portes au public. Une lecture y est donnée, celle des œuvres de Friedrich (touchant Gaël Giraudeau), le fils. La soirée, qui est orchestrée de main de maître par la gardienne du temple, la veuve de l’artiste, la belle et rigide Léonore (éblouissante Natalie Dessay), et son fidèle affilié, le biographe de la famille (épatant Bernard Alane) a pour seul but de consacrer le jeune homme comme le digne successeur de cette figure exemplaire et tutélaire dont l’ombre de perfection plane et régit les vies de tous.

Rapidement, le vernis craque. Friedrich a des doutes et souhaite refuser cet héritage, trop parfait, trop lisse qui l’enferme dans une existence qui n’est pas la sienne et dont il ne veut pas. Il ne se sent pas à la hauteur de ce père devenu iconique. L’arrivée surprise d’une ancienne amie de Karl Franck, Maria Folkenhof (merveilleuse Macha Méril), détentrice de secrets compromettants, va tout précipiter. Sa présence suffit à faire trembler l’édifice, la Légende d’une vie.

De son regard acéré, Stefan Zweig croque avec beaucoup de sagacité les caractères bien trempés des protagonistes de ce drame familial. Il sonde leurs âmes, les pousse dans leur retranchement pour qu’ils se libèrent du carcan imposé par la société, ainsi que de la prison dans laquelle ils se sont eux-mêmes enfermés par amour, par dévotion ou tout simplement pour exister. Il esquisse ainsi le portrait d’un monde suranné, d’une bourgeoisie corsetée, où les femmes tentent de s’émanciper de la figure maritale tout en la portant aux nues, les enfants de la tutélaire et fantomatique présence de l’absent.

S’emparant de cette pièce, mal connue en France, du dramaturge autrichien, Christophe Lidon en fait une lecture sensible qui renforce la dimension émotionnelle de cette tragédie humaine. S’appuyant sur les merveilleux décors imaginés par Catherine Bluwal ainsi que sur l’adaptation fine de Michael Stampe, il signe une mise en scène en clair-obscur qui offre un écrin de toute beauté aux cinq comédiens. Tous excellents dans leur partition et font vibrer les mots de Zweig. Natalie Dessay est impressionnante de vérité en créatrice de mythe, en femme hiératique qui cache tant bien que mal ses profondes blessures. Macha Méril, lumineuse en amoureuse délaissée rêvant de revanche. Gaël Giraudeau habité par le rôle de ce fils en pleine crise rêvant d’ailleurs, d’autre chose. Bernard Alane, tout en rondeur et souplesse, dans le rôle de l’ami fidèle qui a tout accepté même le mensonge pour que rien ne vienne ternir l’image parfaite du poète. Enfin, Valentine Galey parfaite en sœur aimante, en fille dévouée qui, par sa condition de femme, a échappé aux obligations familiales.

Portée par ce casting cinq étoiles, La Légende d’une vie version Lidon touche au cœur et brille de mille éclats. À voir sans tarder !

L'Oeil d'Olivier

18 septembre 2018

  

http://www.atlantico.fr/decryptage/legende-vie-zweig-encore-parce-qu-vaut-bien-3529711.html?yahoo=1


Charles Chatelin  pour Culture-Tops.

Recommandation

En priorité

Thème

Leonore est la veuve de Karl Franck, sorte de Victor Hugo danubien à qui l’on voue un culte national. Elle organise dans la fastueuse maison familiale, devenue temple à la gloire du génie, la première lecture des œuvres de leur fils, Friedrich, lui-même poète. Toute la haute société se presse à la réception. Or Friedrich est écrasé par la figure du père : ses vers, croit-il, ne provoquent l’intérêt que parce qu’il est le “fils de…”. Il ignore que la vie de Karl Franck n’est pas aussi exemplaire que le veut la légende patiemment bâtie par Leonore avec l’aide de Hermann Bürstein, biographe du maître, qu’elle manipule. Une inconnue s’invite alors : Maria Folkenhof. C’est l’ancienne maitresse de Karl, elle sait tout, elle a des lettres que l’on croyait brûlées, elle va les montrer et délivrer Friedrich du passé, au risque d’anéantir l’univers de Leonore…

Points forts

Avec une distribution pareille, au service d’un auteur du calibre de Stefan Zweig, vous vous attendez à assister à un beau moment de théâtre : vous ne serez pas déçus.

Christophe Lidon s’était déjà frotté à l’œuvre de l’écrivain viennois il y a quelques années en mettant en scèneLettre d’une inconnue, où une Sarah Biasini bouleversante incarnait l’amante oubliée d’un romancier à succès. Dans la Légende d’une vie, il met au service du huis-clos imaginé par Zweig une troupe d’acteurs soigneusement choisis. Pour leur talent, bien sûr, mais aussi parce que trois d’entre eux ont quelque chose en commun avec leur personnage. Comme Maria, Macha Méril est une “revenante” – elle s’était volontairement retirée de la scène il y a cinq ans. Gaël Giraudeau ressent plus qu’un autre le personnage de Friedrich parce qu’il s’est lui aussi mesuré à la figure du père disparu. Comme mère confrontée au départ d’un enfant du giron familial, Natalie Dessay avoue comprendre le désarroi de Leonore devant Friedrich et, comme cantatrice, sa quête de la perfection dans l’art... Tout cela donne à la pièce un supplément d’âme palpable.

Points faibles

Je n’en vois pas. On pourrait juger, au début, Natalie Dessay un peu psychorigide en vestale gardienne du temple mais, au contraire, sa sévérité première souligne d’autant plus les tourments subconscients du personnage qui éclatent dans la scène finale, où elle s’avère éblouissante. Après Und, de Howard Barker, c’est sa deuxième apparition sur les planches depuis qu’elle a abandonné le chant lyrique. Jouer est l’accomplissement d’un rêve de jeunesse.

En deux mots ...

Vous l’aurez deviné : chez les Franck, l’atmosphère est un tantinet freudienne. Zweig et Freud se voyaient à Vienne, et l’écrivain n’a jamais caché ce que l’épaisseur de ses personnages devait aux travaux du fondateur de la psychanalyse. Au-delà, il y a la croyance profonde de Zweig dans la justesse d’une “attitude civilisée” dans les relations humaines, qui consiste à admettre les raisons pour lesquelles “l’autre” se comporte comme il le fait. Maria et Leonore se battent pour d’excellentes raisons, les certitudes du spectateur – le bien d’un côté, de l’autre le mal – s’estompent. Peut-être la solution est-elle dans le problème : l’amour qu’elles portent au même homme… On n’en dira pas plus.

Un extrait

Friedrich : «Vous avez un pouvoir sur les gens».

Maria : «Oh n’exagérez pas, je ne suis rien de plus qu’un fantôme du passé ».

L'auteur

On ne présente pas Stefan Zweig (1881-1942) tant il est lu chez nous, avec des tirages de best-seller qui font le bonheur des maisons d’édition. Témoin et acteur de la flamboyance intellectuelle puis de l’effondrement, après la Grande Guerre, de la civilisation centre-européenne, la Mitteleuropa du Monde d’hier (testament autobiographique achevé en 1942, après quoi il se suicida), l’écrivain n’a livré qu’une petite dizaine de pièces de théâtre au milieu d’une production littéraire autrement considérable. Légende d’une vie sort en 1919 et passe à peu près inaperçu chez nous (à lire : la traduction parue en 2011 chez Grasset). L’œuvre de Zweig tombant dans le domaine public, Christophe Lidon découvre la pièce ; il demande alors à Michael Stampe de retravailler le texte français “officiel” – «Un peu vieux théâtre», dit-il – en partant de l’original allemand. Le récit s’en trouve resserré sur les personnages principaux; indéniablement, le huis-clos y gagne en intensité. Signalons qu’une autre traduction-adaptation (pour deux acteurs), due à la comédienne et metteur en scène Caroline Rainette, a été jouée à Paris, au Lucernaire, de mai à août 2018.

https://hierautheatre.wordpress.com/2018/09/29/natalie-dessay-et-macha-meril-deux-folles-damour/

Natalie Dessay, star du mélo ? Après avoir dérouté dans Und, la chanteuse lyrique revient sur les planches dans un rôle de composition, celui d’une mater dolorosa. En montant La Légende d’une vie de Stefan Zweig, Christophe Lidon fait naître beaucoup d’émotion. Pas une émotion facile mais une émotion vraie, naturelle, fluide. On croit au destin de cette famille hantée par le spectre écrasant d’un père adulté. Chaque comédien, intense dans sa partition, exprime pleinement son potentiel : la constellation de ces êtres finalement bien seuls forme une touchante galaxie


Peut-on dissocier l’homme de l’artiste ? Pour comprendre l’artiste, le critique Sainte-Beuve estimait qu’il fallait nécessairement se pencher sur la personnalité de l’homme, en connaître chaque aspect, chaque grain de sable. Karl Frank, lui, rayonnait à Vienne. Poète respecté, il suscitait l’admiration de tous. Sa mort a laissé un immense vide dans la maisonnée. Sa femme Léonore ravive la mémoire de feu son époux à travers des réceptions mais la lassitude guette. Friedrich, son fils, se lance dans une carrière littéraire mais comment exister face à une ombre aussi glorieuse et intouchable ? L’arrivée de Maria, ancienne compagne de  Karl, va tout chambouler dans ce mausolée. Les confessions qui suivront risquent d’écorcher l’hagiographie si vivement entretenue du père…


Intense duo féminin

La Légende d’une vie questionne la distance entre l’être et le paraître, la dissimulation, la transmission, la peur d’échouer, la nécessité de s’émanciper… Autant de thèmes universels brillamment agencés par Zweig. Dans un magnifique décor Art Déco digne de Zweig, Christophe Lidon dirige l’ensemble tel un chef d’orchestre fort habile. Malgré un départ un peu mou du genou, la pièce prend de l’ampleur petit à petit. Natalie Dessay s’empare de son rôle de mère castratrice avec l’énergie du désespoir : elle donne tout sur scène. Volcanique, odieuse, anéantie, elle passe par toute la palettes émotionnelle. Face à elle, Macha Méril se montre pétrie de dignité, terrienne et attendrissante. On s’attache à elle, à son histoire d’amante délaissée. La réconciliation finale entre les deux femmes touche la corde sensible. Ce combat de lionnes au caractère si différent se suit avec plaisir. Gaël Giraudeau, lui, campe avec fougue un jeune artiste torturé qui se cherche et essaye de comprendre qui il est. ♥ ♥ ♥ ♥

Natalie Dessay et Macha Méril, deux folles d'amour

http://www.lavie.fr/culture/spectacles/la-legende-d-une-vie-17-10-2018-93754_32.php

  

La Légende d'une vie


Publié le 17/10/2018

Claire Mouzac

La Vie aime : passionnément


À Vienne, au début du XXe siècle, l'effervescence est à son comble dans la maison du grand poète défunt Karl Franck. Son fils, Friedrich, s'apprête à donner une lecture de ses propres textes. L'occasion pour le jeune homme de faire découvrir son oeuvre. Mais l'écrivain hésite : la peur d'être comparé à son père et de ne pas être à la hauteur de sa légende semble trop forte. Écrite en 1919 par Stefan Zweig, cette pièce demeure peu connue en France. L'auteur autrichien y aborde avec pertinence la difficulté à assumer, pour un enfant d'artistes, la renommée de ses parents. Hasard ou non, le personnage de Friedrich est - formidablement - incarné par Gaël Giraudeau, fils d'Anny Duperey et de Bernard Giraudeau. Mais le tour de force du metteur en scène Christophe Lidon reste d'avoir rassemblé sur les planches Natalie Dessay (la mère) et Macha Méril (la marraine). Les deux comédiennes forment un duo magnifique qui pourrait bien, lui aussi, entrer dans la légende.

(…) Il s’agit d’un drame intime, une joute quasi métaphysique entre des vivants et un mort. Et puis, il y a ce dénouement incroyable, la réconciliation entre les deux rivales amoureuses, l’épouse et l’amante.

Natalie DESSAY est tout simplement bouleversante dans le rôle de la mère et épouse castratrice. Gaël GIRAUDEAU possède un jeu très nuancé qui lui permet d’interpréter avec véhémence mais sans violence, ce rôle ingrat du fils égratigné par l’image du père.Bernard ALANE est parfait en témoin proche de la famille et Valentine GALEY campe avec une belle vivacité la sœur.Quant à Macha MERIL elle nous est apparue délicieuse dans ce rôle de premier amour du poète, piquante, effrontée, rêveuse, toujours charmeuse.

Vraiment un beau spectacle servi par une distribution brillante, la mise en scène sobre de Christophe LIDON. Le décor de Catherine BLUWAL, abstrait, géométrique y apporte sa touche intrigante et mystérieuse. Sonder les mystères de l’âme humaine fut toujours le propos de Ztefan SWEIG, avec une brûlante délicatesse.

Paris, le 7 Octobre 2018

Evelyne Trân

  

THEATRE AU VENT  blog.lemonde.fr

http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/theatre-les-tetes-d-affiche-a-aller-voir-ou-pas-30-10-2018-7931088.php

 LeParisien du 30 octobre 2018 - Sylvain Merle